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Iechternach.lu Special

La Basilique d'Echternach

Une vue de 1866: SUITE


Anvers, Extrait des Annales de l’Académie d’archéologie
de Belgique, tome XXII,  - 2e série, tome II. -
LA BASILIQUE DE S.-WILLIBRORD


Au mois de novembre 1862, un événement  de  haute importance fit naître  les, plus belles espérances. L'assemblée des États autorisa le gouvernement grand-ducal à faire, en  faveur  de la paroisse d'Echternach, la cession gratuite de la  partie de l'église, appartenant, à l’État. L'autre moitié avait déjà antérieurement été généreusement donnée par les propriétaires qui en avaient fait l'acquisition en 1796.

Dès lors la propriété du bâtiment fut assurée et le conseil d'administration put sérieusement se mettre à l'étude des travaux préparatoires de la restauration de l’église.  Une question fortimportante, agitée déjà en 1856 par M. l'ingénieur Hartmann qui a bien voulu se charger de la direction des opérations de  restauration, celle de savoir s'il fallait reconstruire l'église d'après le plan primitif, en se servant des anciens matériaux on bien s'il fallait la  restaurer,  fut  soumise à M. Schmidt de Trèves, l’auteur  d’une notice for précieuse sur notre monument. Après un examen sérieux le savant architecte se prononça non seulement en faveur de la restauration, mais il déclara en outre que selon lui toutes les parties encore existantes aujourd’hui, à quelques exceptions près, pouvaient être sauvées et conservées. Après cette déclaration, on put espérer que le monument conserverait sa valeur historique, son empreinte originale et offrirait toujours le plus grand intérêt à l’archéologue et à l’artiste.

2 Par acte de donation du 2 juin 1862, Mad. Veuve Dondelinger céda, de concert avec ses enfants,  à la paroisse d’Echternach la moitié de l ‘église qui lui appartenait.

Pénétré d’un sentiment de confiance inébranlable,  le comité-directeur se mit à l'œuvre, les travaux furent organisés sous d'heureux auspices, et aujourd'hui nous pouvons dire avec la plus vive satisfaction:  il est sauvé de la destruction qui le menaçait; il est conservé, à jamais cet important monument d'architecture, qui nous rappelle le souvenir du saint apôtre qui répandit le premier les bienfaits du christia­nisme dans nos contrées. Nos compatriotes et surtout les habitants d'Echternach ont prouvé que la bonne volonté,  sagement dirigée vers un  but commun, parvient à écarter les difficultés que d'abord l'on peut croire insurmontables.

Aujourd'hui la belle oeuvre n'est pas encore complète, mais il ne reste plus à exécuter que les travaux aux tours et au portail, aux. vitraux, à l'intérieur de l'église, aux meubles, aux ornements, etc., de sorte que nous sommes en droit d'espérer qu'elle le sera dans un avenir peu éloigné.

Pendant toute la durée des travaux, nous avons eu la satisfaction de voir qu'on a évité autant que possible les écueils qui se pro­duisent souvent dans la restauration des édifices. On a compris qu'en supprimant quelque chose à ce qui existait et en mettant du nouveau à la place, on ferait perdre de son caractère original au monument que nous tenons à conserver et à faire apprécier. Aussi a-t-on conservé les souvenirs du style romano-ogival qui caractérise cette construction.

Rentrons un instant encore dans la crypte dont il a été question plus haut.

Il est hors de doute que saint Willibrord vint mourir  à Echternach et que ses restes mortels ont reposé, dans les lieux mêmes qu'il a illustrés par un séjour mémorable, quoique souventinterrompu pendant 41 ans. Il mourut en 739 à l'âge de 81 ans. Son corps fut déposé dans la crypte du monastère sous l'autel de la Sainte Vierge.

Nous ne mentionnons pas ici les autres monuments sépulcraux qui, dans la basilique, nous offrent quelque intérêt historique. Comme lieu de sépulture de l’illustre apôtre, ce monument se recommande de lui-même à la sollicitude des chrétiens de tout l’univers.

Les reliques de saint Willibrord reposent encore aujourd’hui dans le sarcophage primitif. Il ne nous semble pas sans intérêt d’en reproduire ici le dessin ainsi que celui du mausolée en bois, de date plus récente, qui le recouvre.

Comme monument religieux, notre basilique excitera sans doute un intérêt général, auquel aucun savant ni aucun chrétien ne voudra rester étranger.

Comme édifice historique, il a d’abord une valeur toute particulière pour le pays qui en a conservé les ruines et qui l’a réédifié. Dans son origine, il est pour ainsi dire un monument national pour la France, sainte Irmine et Péquin appartenant é notre histoire commune, à une époque où aucune frontière ne nous séparait de nos anciens frères des Gaules.

Ce monument pourrait-il être indifférent à la Belgique et aux Pays-Bas ; saint Willibrord n’a-t’il pas exercé son saint ministère dans la province d’Anvers ; n’a-t’il pas été l’apôtre de la Frise, comme il a été le nôtre ?

Nous nous estimerions heureux si par cette communication nous avions éveillé quelque sympathie en faveur de notre monument vraiment international.

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La basilique modifiée
au XIIIe siècle
– style gothique
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La basilique modifiée
au XIIIe siècle
– style gothique
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Début du livre: La basilique
d' Echternach
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