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Iechternach.lu Special

La Basilique d'Echternach

Une vue de 1866: SUITE


Anvers, Extrait des Annales de l’Académie d’archéologie
de Belgique, tome XXII,  - 2e série, tome II. -
LA BASILIQUE DE S.-WILLIBRORD


b. La basilique modifiée au XIIIe siècle – style gothique

Au XIIIe siècle, la basilique fut modifiée d’après les progrès de l’art à cette époque. Le gothique succéda au roman et au byzantin. L’abbé Arnoldus (1242-1269)  fit construire les voûtes  ogivales et les fenêtres, qui existent encore en ce montent. Le plafond primitif, qui était en bois, était de trois pieds à peu près au-dessus de ces voûtes.

c. Modifications subséquentes.

Comme nous l'avons vu ci-dessus, la crypte primitive sous le choeur avait son entrée par deux escaliers dans l'intérieur de l'église. Plus tard ces entrées furent               probablement supprimées par  suite de   la construction de  la chapelle de St-Sébastien,  élevée à côté du choeur par l'abbé Fisch en 1615. A cette époque on  augmenta l'espace de la crypte par un  autre souterrain construit sous ladite chapelle et l'on pratiqua une entrée extérieure. Les trois chapelles, qui sont désignées sur le plan que nous publions, reçurent les fenêtres qui durent disparaître à la place où l'on accosta les chapelles, ce qui porterait à croire facilement que ces chapelles sont contemporaines de l'église. Mais les retombées des voûtes et les consoles sur lesquelles celles-ci reposent, permettent de conclure  à une   époque postérieure, ce qui est confirmé du reste par l’histoire même du monument. L'une  des chapelles en effet a été construite sous  l'abbé Bertels  d'illustre mémoire (1594-1607); une autre par l'abbé Fisch, celle de St-Sébastien, qui porte la date de 1615 inscrite dans le  souterrain.

d. La basilique après la suppression de l'abbaye en 1795.

Lorsque la révolution de 1789 entraîna dans ses conséquences la suppression des établissements religieux, l'abbaye d'Echternach et sa basilique subirent le sort de toutes les institutions de l'espèce. Abandonnées dès le 40 janvier 1796 par les, derniers Bénédictins l’abbaye et son église furent vendues le 24 du même mois comme domaine public à une famille privée. Le nouveau propriétaire convertit bientôt une partie de l’abbaye en fabrique de fayence et l’église servit au même usage. On vit alors des haut-fourneaux remplacer les autels dans cette vénérable enceinte, et l’industrie occuper la place réservée pendant des siècles de culte.
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et fin du livre.
Image basilique
au XVIe siècle
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La basilique primitive — style roman — XIe siècle
La première profanation du plus intéressant de nos monuments religieux et artistiques, qui eut lieu le 7 novembre 1794 après la première invasion des troupes françaises, ne fut que le commencement d’une longue série de revers, que tous les amis de la religion, des arts et de l’histoire nationale ont amèrement regrettés, sans pouvoir les détourner de la déplorable victime. En 1842 la moitié de l’abbaye et de l’église redevint la propriété de l’Etat, et servit dès lors de caserne au contingent  fédéral luxembourgeois.

Il ne nous appartient pas de répondre à la question de savoir si ce beau monument,  unique dans son genre dans notre pays et même en de-ça des Alpes, d’après le jugement de M. Kugler, de Berlin, n’aurait pas pu avoir un meilleur sort.

L’incurie, la construction susdite des fours, hâtèrent tellement sa ruine, qu’après quelques éboulements, qui se succédèrent rapidement dans la partie appartenant à l’Etat, on désespéra un instant de la possibilité d’une restauration.

Nous ne pouvons passer sous silence que depuis 1842, avant les derniers désastres, bien des démarches furent faites pour provoquer la restauration de la basilique, ainsi que sa restitution au culte, mais tous les efforts échouhèrent malheureusement contre des écueils indépendants de la volonté de ceux qui se sont interposés dans ce but.
Enfin une lueur d’espoir se fit jour. En 1862 nous vîmes se réveiller, comme par la suite d’une inspiration supérieure, dans la bourgeoisie même d’Echternach, un sentiment de pieuse vénération  et se former dans son sein, spontanément et comme par enchantement, une association sous le nom d'Association de St-Willibrord, qui se proposa pour but d'aviser aux moyens de restaurer, d'après le plan primitif, la basilique, du saint auquel nous devons en grande partie la fondation du christianisme dans nos contrées. Nous avons félicité les Echternachois  du noble sentiment qui les a animés et fait des vœux bien sincères pour la réalisation de cette louable, tentative.

Cc que bien des écritures et des démarches orales n'ont pu faire, la voix unanime du peuple est parvenue à l'accomplir.

Pendant plus de cinq mois, la nouvelle association eut à lutter contre des obstacles et des préjugés de toute espèce; mais encou­ragée par la bienveillante protection du gouvernement Grand-Ducal par celle de Mgr. le vicaire apostolique, évêque d'Halicarnasse, et par la participation constante de la  Société archéologique du Grand-Duché, elle ne tarda pas à attirer sur le but de sa noble entreprise l'attention de tous les amis de l'art et à aplanir une  foule de  difficultés qui, jusqu'alors, avaient rendu infructueuses les tentatives des années précédentes.

Le lundi de la Pentecôte 1862, l'association sortit enfin de son état provisoire; dans la réunion  de ce jour,  elle procéda (à la nomination d’un  conseil d'administration. On déploya une activité à toute épreuve et les habitants d'Echternach s'empressèrent de répondre aux aspirations des hommes qui  s’étaient imposé la tâche d'accomplir le plus cher de  leurs vœux, et offrirent la somme de 6,000 francs pour exécuter sans aucun retard les tra­vaux les plus urgents. A la nouvelle de ces  généreux efforts, il se forma à Luxembourg une  association filiale, qui contribua et   continue encore à contribuer par tous les moyens possibles  l'exécution de cette couvre éminemment patriotique.
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La basilique primitive — style roman — XIe siècle