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Iechternach.lu Special

Une vue qui date de 1866:

La Basilique d'Echternach


Anvers, Extrait des Annales de l’Académie d’archéologie
de Belgique, tome XXII,  - 2e série, tome II. -
LA BASILIQUE DE S.-WILLIBRORD

A Echternach (Grand-Duché de Luxembourg) par
M.  le Dr A. NAMUR Membre correspondant
étranger à Luxembourg,


A Echternach ... Dans une  riante plaine  du pays de  Luxembourg, à six lieues  et demie de la capitale du même   nom, à quatre lieues de celle des anciens Trevirs, sur la rive de la Sûre, au milieu  d'un vaste bassin  encadré par un cercle de hautes collines, s'élevaient jadis majestueusement, à côté de l'ancienne abbaye des Bénédictins à Echternach, les ruines de la basilique de St-Willibrord, sans contredit et d'après le jugement d'hommes experts le plus im­portant, monument religieux du Grand-Duché de Luxembourg. Nous disons jadis, puisqu'aujourd'hui ces ruines sont remplacées par la basilique même, nouvellement restaurée en  grande partie.

C'est sur cette mémorable basilique que nous désirons attirer l'attention des savants de tous les pays.
La basilique d'Echternach en été 2012
Pour apprécier d'abord la valeur historique de ce monument, nous devons remonter à son origine.

A la fin du VIIe siècle la noble fille du roi de France Dagobert, sainte Irmine, vivait dans le monastère d’Oeren à Trèves, dans la pratique des plus précieuses vertus. Elle était si charitable qu'elle ne se refusait à aucune oeuvre, de piété; elle ne possédait de grands biens que pour faire de grandes largesses; aussi trouva-t-elle bientôt une occasion favorable de perpétuer son nom par la création, à l’emplacement de la ville actuelle d’Echternach, d’un  petit monastère, destiné à soulager les pauvres et à offrir un asile à des moines étrangers qui, en missionnaires, viendraient en ce lieux pour y propager la foi chrétienne.

Cette contrée, comme nos sources écrites et surtout l’histoire monumentale du pays le prouvent, était un siège principal du paganisme, dont on retrouve encore des traces au VIIe et au VIIIe siècle.

Il est constaté qu'à côté du petit monastère la pieuse princesse fit  aussi élever une église du moins une chapelle, qui serait alors à considérer comme une des premières églises fondées en ces lieux.
Il serait difficile de préciser la date de la construction de cette église et d'en donner la description. On sait seulement qu'en 698, lorsque le saint apôtre des Frisons, saint Willibrord qui plus tard devint aussi l'apôtre du Luxembourg , arriva, à Trèves, précédé de sa réputation apostolique et sous la protection de Pépin de Herstal et des évêques Leotwinus et Basinus de Trèves, la pieuse bienfaitrice de ces lieux lui offrit son monastère déjà considérablement agrandi, pour lui servir d'asile et de retraite à lui et à ses compagnons , lorsque dans leur sainte mission ils se verraient obligés de se soustraire, aux poursuites des peuples payens, qu’ils avaient à combattre par le glaive de la foi.

L'établissement  devait servir en même temps à former les jeunes missionnaires. Il n'entre pas dans notre plan de faire l'historique de ce bienfaisant établissement; nous rappellerons seulement qu'après avoir lutté pendant cinquante ans contre le  paganisme, saint Willibrord vint mourir à Echternach où il fut  enterré et où l’on conserve encore aujourd’hui avec une grande vénération ses restes mortels.

Le livre qui est la source de ce texte
Avant la mort de ce zélé propagateur de la foi, l’établissement confié à sa direction avait été l’objet de grandes libéralités.

En 709, la douzième année de Childebert III, Pépin de Herstal, qui protégeait et aimait saint Willibrord, soutint son établissement avec autant de zèle que sainte Irmine, sa première bienfaitrice.

Il leur céda en propriété, à proximité de la ville d’Irmine, une grande partie du terrain qu’il avait acquis du duc Théodard.

Aussi le Liber aureus d’Echternach, conservé à la bibliothèque de Gotha, nous représente dans une belle miniature du XIIe siècle, Pépin et sainte Irmine , portant l'église qui y est  représentée sous la forme que probablement elle avait alors.

Avant la mort de ce zélé propagateur de la foi, l’établissement confié à sa direction avait été l’objet de grandes libéralités.

En 709, la douzième année de Childebert III, Pépin de Herstal, qui protégeait et aimait saint Willibrord, soutint son établissement avec autant de zèle que sainte Irmine, sa première bienfaitrice.
Il leur céda en propriété, à proximité de la ville d’Irmine, une grande partie du terrain qu’il avait acquis du duc Théodard.

Aussi le Liber aureus d’Echternach, conservé à la bibliothèque de Gotha, nous représente dans une belle miniature du XIIe siècle, Pépin et sainte Irmine, portant l'église qui y est  représentée sous la forme que probablement elle avait alors.

L'histoire proprement dite de la basilique de Saint-Willibrord ne date que de l'an 1017.

L'abbaye et l'église primitive devinrent la proie des flammes.
L'abbé Uroldus commença la construction de la nouvelle église, qui est celle dont nous avons admiré et déploré, les majestueuses ruines et que nous sommes heureux de voir presque restaurées complètement. Bientôt nous aurons la satisfaction de  la voir  se relever entièrement de  ses cendres pour être rendue au culte.

Achevée en 1031, sous l'abbé Humbertus, elle fut consacrée la même année par l'évêque Poppon de Trèves, et en  présence de Henri, duc de Bavière, s'opéra alors la translation des reliques de saint Willibrord dans la nouvelle église. Par crainte des incur­sions normandes, on avait caché ces précieuses reliques sous terre, d'où elles furent retirées cette année, pour reposer en ce lieu jusqu'à la suppression de l'abbaye en 1794.

Depuis lors elles furent religieusement recueillies et  conservées, et aujourd'hui elles reposent en paix sous le maître-autel de l'église paroissiale d'Echternach. La translation dans cette église  a eu lieu en 1828. Nous osons espérer qu'enfin, grâce aux sympathies de l'univers catholique, elles reprendront place dans la basilique restaurée, pour ne plus jamais abandonner ce vénérable sanctuaire que saint Willibrord s'était choisi lui-même pour dernière demeure de ses restes mortels.

L'église abbatiale qui nous occupe en ce moment ne fut pas dès son origine  ce qu'elle a été à  l'époque de sa splendeur. Elle reçut différentes modifications dans la suite des temps, comme nous le ferons voir dans sa description.

Vu le développement progressif du bâtiment pendant plusieurs siècles, nous ne serons pas surpris d’y reconnaître différents genres d'architecture, qui admirablement combinés ont fait l'admi­ration des hommes les plus experts. 1.

Il est fort heureux qu'au XVIIIe  siècle, époque à laquelle les abbés Hartz (…1720) et  Grégoire Schouppe (…1751)  reconstrui­sirent à neuf, dans un style qui a été  critiqué à juste titre, les bâti­ments de l'abbaye, l'église un reçut que peu ou point  de modifications, de sorte qu'elle nous fut conservée dans la forme originale et fort remarquable que, nous allons décrire.

Dans la construction de cette basilique, nous aurons à distinguer deux genres d'architecture: l’architecture  romane qui caractérise la forme primitive, et l'architecture gothique qui se manifeste aux changements opérés dans le bâtiment au XIIIe siècle.
Suite: La basilique primitive — style roman — XIe siècle
2e partie
L'intérieur de la basilique en 2012
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