L'emploi de colonnes romaines dans les églises chrétiennes n'est pas un fait insolite. Le sénat de Rome avait orné l'arc de triomphe de Constantin aux dépens de celui de Trajan. Les chrétiens suivirent aveuglement cet exemple. Ils exploitèrent sans pitié les édifices de l'ancienne Rome; les colonnes furent déplacées et servirent à soutenir les arcades des nefs. Des colonnes semblables se trouvent dans la cathédrale de Trèves. Nous nous demandons naturellement d'où peuvent provenir les colonnes de notre basilique. Les découvertes importantes faites en 1852 à proximité d'Echternach, au lieu-dit – « Schwarzacht », permettent de supposerqu'il y avait autrefois en ces lieux des bâtiments très considérables, qui ont pu fournir ces colonnes.
L'opinion généralement accréditée de l'origine romaine d ces colonnes a été récemment combattue par M. le professeur Auguste Mullendorff qui, pendant son séjour à Echternach, pris une très large part à la restauration en question, (Organ für christliche Kunst). Ces colonnes, dit-il, ne peuvent pas être classiques puisqu'elles portent tous les caractères de la colonne romane ce qu'il cherche à démontrer.
L'église avait primitivement un plafond eu bois, dans la nef principale aussi bien que dans les nefs latérales, ce qui paraît suffisamment prouvé par les peintures murales dont on a vu encoredes vestiges au-dessus des voûtes actuelles qui sont de date postérieure.
Les murs paraissent avoir été décorés de semblables peintures dans toute leur hauteur ; tel a été le cas dans la plupart des bâtiments mis à découvert à Pompéi et dans les basiliques d’Italie.
1 Vue de l’intérieur de la basilique, par M. le professeur Berg.
Un exemple analogue de telles peintures se voit dans la cathédrale de Trèves.
On ignore ce que ces peintures de notre basilique ont représenté.
Étaient-ce de simples décorations, (les scènes de l'ancien ou du nouveau Testament, ou des figures allégoriques et symboliques? Les traces qui sont restées sont insuffisantes pour le démontrer. Aux colonnes on a encore remarqué des vestiges de couleur brun-rougeâtre; aux chapiteaux des traces de vert et d'or.
Berthels , l'historiographe de l'abbaye (XVIe siècle) , vit encore de son temps les douze apôtres et des anges représentés sur les pilastres et les colonnes. D'après une ancienne notice, plusieurs de ces peintures ont été faites vers 1190 sous l'abbé Godefroid.
D'après le rapport du susdit M. Mullendorff, il ne reste absolument rien des fenêtres primitives.
Quant aux tours de l'église, on prétend que des quatre qui existaient, les cieux qui sont contiguës au choeur appartiennent à l'église primitive; les deux autres à côté de l'entrée de l'église, sont attribuées à la moitié du XIIIe siècle. Cependant sur la miniature citée du Liber aureus de Gotha, la basilique est déjà représentée avec quatre tours et cet ouvrage précieux date sans contredit du XIIe siècle.
Voici les principales dimensions de l'ancienne basilique: la longueur totale jusqu'à l'extrémité du chœur est de 65m20, dont 17m00 pour le chœur.
Largeur de la nef principale 9m90, hauteur de cette nef 16m10 largeur des nefs latérales respectivement 5m70 et 5m30, y compris l'espace occupé par les colonnes et les pilastres: hauteur de ces nefs 8m40. Comment expliquer cette différence de largeur des nefs latérales?
Pourquoi d'un autre côté l'axe du choeur forme-t-il angle avec celui de la nef principale?